Aux États-Unis, de plus en plus de personnes âgées, issues de la génération des baby-boomers, celle qui a contribué à construire l’Amérique d’aujourd’hui, se retrouvent à la rue à partir de la soixantaine.
L’Amérique vieillit et un grand nombre de personnes ne parviennent plus à joindre les deux bouts. En cause, le facteur économique : l’explosion du coût de la vie, la crise du logement et l’augmentation drastique des loyers existants, la faible construction de maisons de retraite, les frais médicaux liés à l’âge… Puis, le facteur social : les personnes âgées vivent souvent seules, en manque de soutien familial et sont moins susceptibles de demander de l’aide par crainte de déranger. Un sombre tableau qui conduit inéluctablement à une situation catastrophique, mais surtout, sans précédent dans l’histoire des Etats-Unis d’Amérique.
Peter Moya, 62 ans, dirigeait une compagnie offrant les services de limousines. Parmi ses clients Carlos Santana, Diana Ross, Halle Berry. Vickie Eichelberger, 68 ans, a travaillé pendant 38 ans dans l’agriculture. A l’âge de la retraite, tous deux ont glissé vers la précarité jusqu’à rejoindre les quelque 6.000 hommes et femmes qui vivent dans la rue à Phoenix, Arizona.
Plus de 1.500 hommes et femmes sans abri occupent ainsi la « zone Phoenix » où seize ONG s’efforcent de leur redonner accès aux aides publiques et à un logement. Elles offrent un toit pour la nuit à 900 femmes et hommes, mais 600 d’entre eux passent la nuit dehors, sous des tentes.
2023 © Uwe Lothar MÜLLER | ARTE